SUR LA MISSION OU LA VOCATION

À QUEL POINT LE MONDE EST TOXIQUE ET CE QU’IL FAUT FAIRE

EN CE QUI CONCERNE LE PROJET JC LADY

UNE AUTRE TENTATIVE D’EXPLICATION

Depuis que je m’en souviens, c’est-à-dire depuis ma petite enfance, la vie m’a toujours jeté quelque part au milieu d’une situation qui devait être résolue, mais personne ne savait comment la résoudre. J’étais donc au milieu d’un conflit, d’une bataille, d’une guerre entre deux ou plusieurs parties. Et les environnements dans lesquels j’ai atterri étaient ma propre famille d’origine, ou la famille élargie, mon travail et mes relations amicales et romantiques. En fait, pratiquement partout, c’était le même arrangement répété jusqu’à l’ennui, ou jusqu’à ce que je comprenne mon rôle et que je sache généralement ce que le Seigneur dans les Nuages la-haut attend de moi.

C’était le cas lorsque j’étais coincé dans ma petite enfance entre mes parents conflictes et impuissants et perdus dans la Pologne communiste, grise et toxique . C’était comme ça, quand je me suis retrouvée dans le mouvement de jeunesse catholique „light-life” et que je m’y suis retrouvée, non pas du tout à la molestation, mais souvent au cote des prêtres tristes et frustrés qui aimaient parler. Oui, il m’ont emmene parfois faire un tour en voiture. Le soir. Rien s’est passé, j’ai un ange gardien génial, mais peut-être que j’ai souvent eu en tête un tas d’informations que je ne pouvais pas encore traiter, embrasser et retirer de mon esprit et de mon cœur.

C’est ce qui s’est passé lorsque je travaillais comme nounou pour des amis de ma famille en Pologne et à l’étranger. J’ai toujours atterri d’une manière ou d’une autre au milieu d’un conflit familial ou conjugal. Il était généralement silencieux. Indescriptible, inexpliqué, à peine deviné. Une telle tempête, qui ne fait généralement beaucoup de bruit que de loin, et nous pensons – oh, peut-être que ça n’ira pas dans cette direction. Je suis donc tombée là „comme une prune dans une compote” (comme on dit en Pologne). Mais c’était délibéré. J’étais à la fois un diplomate et un catalyseur. Une voiture ou un carrosse (Vous dites en France?). Il fallait decider quelque chose. Tot ou tard. La situation a dû avoir sa crise, son point culminant et sa solution. Ils ne parlaient que par mon intermédiaire parfois. Même pas intentionnellement. C’était juste comme ça. …bien sûr, plus facile.

Tout le monde me parlait. J’ai écouté tout le monde. Avec moi, ils répondaient aux besoins non satisfaits de l’autre. Sans aucune ambiguïté ni sous-texte. Je ne pensais pas être dans une triple relation. L’idée était que tout le monde puisse parler pour se sentir entendu et nécessaire. Pour qu’ils puissent sortir ou aller quelque part et ressentir la joie qu’ils n’avaient pas ressentie depuis longtemps. Maman, les enfants et moi avions l’habitude d’aller à des fêtes d’enfants et de femmes. J’ai aussi accompagné le père et les enfants pour aller a sa famille que la mère n’aimait pas. Et la mère pouvait avoir la maison entière pour elle seule pendant une semaine, et le père avait le sentiment d’avoir rempli son devoir envers la famille, et tout allait bien.

Je ne sais pas comment c’est arrivé. J’étais comme une cinquième roue du carrosse, un peu comme un chaperon, un médiateur, mais vous voyez bien qu’on avait besoin de moi. Grâce à moi, toute la famille, ils pourraient respirer, en fin.  C’était la même chose au travail, aussi. Une sorte de conflit entre un directeur et un cadre supérieur. Une sorte de sentiment de timidité et de jalousie entre le secrétaire d’État de quelque chose et l’ambassadeur. Quelqu’un a dû faire tout un plat d’un plaidoyer, parler, et même faire amende honorable grâce à moi, pour ne pas entrer en conflit ouvert, pour quitter le travail honorablement.

Dans les familles, j’ai parfois dû me rapprocher d’un enfant qui était négligé parce que quelqu’un l’avait fait adopter alors qu’il n’aurait pas dû le faire, parce qu’il n’avait pas le temps ou le cœur de le faire. Ou  il fallait simplement s’occuper des enfants pour qu’ils puissent respirer quand leurs parents se sautaient dans les yeux et qu’une hache était suspendue dans l’air.

Parfois, il s’agissait simplement de choses qui étaient déjà mortes. Beaucoup d’atterrissages dans de vieilles maisons. Des tantes, des vieilles sœurs de vieilles grande-mères, cousins de cousins.  Les personnes âgées. Quelqu’un n’a jamais reussi a exprimer de regrets à propos de l’autre personne qui flottait comme un fantôme dans un vieux placard grinçant. Des secrets non divulgués.

C’était un atterrissage dans un monde déjà mort qui regarde dans un tunnel sombre. Et je tombais là-dedans avec un souffle de quelque chose non a propos – il semblait…, avec le bruit des rires de mes enfants, ou des folies et blagues de mes hommes, ou encore — je tombais là-dedans seule. Nous étions assis/asises pendant des heures sur les escaliers de ces porches, ou près de ces vieux bureaux remplis de paperasse, et les histoires coulaient à flots comme dans une cruche sans fond.

Combien on peut écouter cela ? Je ne sais pas. Pas exactement sans fin. Parfois, même maintenant, je finis par avoir des maladies des oreilles ou des jambes. C’est juste que je ne peux plus écouter ou aller quelque part. Je suis dépassée si je ne parviens pas à sceller les frontières et mon l’immunité émotionnelle s’ecroule. Oui, j’apprends. Mais c’est difficile à apprendre. Même si j’ apprends depuis ma naissance.

Mais je n’ai pas de professeur. J’apprends de moi-même. J’apprends juste à mieux connaître ma psyché et mon corps, de mieux en mieux, et je sais ce que c’est et à quoi ça sert, pourquoi je le fais.

CE QUI EST INTÉRESSANT…

Ce n’est qu’à 45 ans que j’ai réalisé que je le fais tout le temps. C’est l’essence même de ma vie. PEut importe que j’ai beaucoup de talents. Je ne suis ni strictement un enseignant, ni strictement un artiste, ni simplement ecrivain, ou intellectuel ou chercheur. Bien que je le sois certainement. C’est surtout pour réparer ces relations que je suis venue. Avec ces gens. Dans ces familles, dans ces relations, dans ces relations entre enfants et parents, dans ces classes conflictuelles, dans ces sociétés/entreprises pleines de violence et d’irrespect, de cruauté et de malhonnêteté. Mais je ne les répare pas pour eux.

Je suis juste coincée là et il se passe quelque chose qui ne voulait pas arriver.

Je suis comme ça la bas. Je suis bloquée la bas pendant un certain temps, parce que ce n’est jamais trop long. Je crois que je mourrais. Je dois toujours surveiller mes arrières de toute façon (faire attention a ma psyche). Maintenant. Quand je sais.

Donc, après l’âge de 45 ans, „PAN Bucek”, Notre Dieu Polonais 🙂 des montagnards est venu me voir et m’a dit – eh bien, peut-être que vous commencerez à gagner de l’argent grâce à ceci, mais pas nécessairement en Pologne, pas nécessairement directement grace à ceci.

– Cela ne peut-il pas encore être plus difficile ? – (c’est moi – avec ironie)

-Non.

Tu peux le faire. Tu l’as toujours fait.

– „Gites” (Bien Bravo) Je t’aime, mon Dieu.

J’écris donc des livres et je veux créer une plateforme d’auto-assistance et de thérapie créative, car je ne peux pas gagner de l’argent en atterrissant au milieu des conflits.

Oui, peut-être que d’autres le peuvent. Je ne peux pas. Ce n’est pas comme ça que ça fonctionne. Pour moi.

Pourquoi pas ? Je ne sais pas. Demandez au Chef la haut.

J’ajouterai simplement que j’ai remarqué que je ne suis pas la seule à jouer ce rôle. Ces personnes sont de plus en plus nombreuses.

Parce qu’il est temps de se ressaisir, les gens. (se débrouiller)

Mais c’est pas tous les „anges” qui nous aident qui peuvent /puissent le supporter. Certaines personnes laissent les autres s’en servir, trop souvent. Tout comme je l’ai fait. C’est une étape nécessaire.

Mais alors, il faut dire NON. A un moment.

Oser de s’énerver. (faire chier – vous dites?) Tout simplement… Ouvrir les yeux. Comprendre.

Arreter les „médicaments pour l’anesthésie”/pour etre insensible.

Parce que – cessez de voir l’impuissance du monde et la toxicité de la douleur –  Vous ne pouvez pas. Vous ne pouvez pas NE PLUS voir ce que vous avez vu ou que vous voyais depuis votre naissance.

Il y a beaucoup de thérapeutes. C’est le genre de thérapeutes qui le font directement, c’est leur profession.

Mais un thérapeute – il aide de manière directe.

Comment puis-je vous l’expliquer ? Un thérapeute écoute parce qu’il doit écouter. Un médiateur vient aider pendant un demi moment.

Et un tel manifestant hmm…, ou catalyseur ou provocateur, comme je l’appelle, est si discrètement sombre. Vous ne savez pas pourquoi il est venu parce qu’il n’est pas venu directement (pour votre mal, douleur).

Vous vous ouvrez donc davantage. Il n’y a pas de manipulation. Ces personnes qui manifestent la vérité ou aident parce qu’ils doivent aider – elles ne sont souvent pas conscientes de ce qu’elles font et pourquoi.

J’aimerais qu’ils commencent à être plus conscients.

Ces personnes sont nombreuses.

Souvent, les personnes qui ont été traumatisées commencent à aider aux autres. Ils ne font que parler d’eux, écrire un livre ou simplement apparaître dans des endroits où ils sont censés apparaître. Et cela change quelque chose pour quelqu’un.

C’est tout

C’est ainsi que cela fonctionne.